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Thursday, May 8, 2008

Anvers (province)


1. PRÉSENTATION

Anvers (province), en néerlandais Antwerpen, province du nord de la Belgique, en Région flamande, à la frontière avec les Pays-Bas.

La province a pour chef-lieu la ville d’Anvers, et est divisée en trois arrondissements : Anvers, Malines et Turnhout. La langue dominante est le néerlandais.

2. GÉOGRAPHIE

Anvers (Belgique)
Anvers (Belgique)
La ville d'Anvers, en Région flamande, est traversée par l'Escaut. À gauche, s'élève la cathédrale gothique Notre-Dame, dont la tour, haute de 123 m, abrite un carillon de 47 cloches. Érigé entre le XIVe et le XVIe siècle, l'édifice contient en outre des œuvres de Rubens.
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Marsha Nordbye/Bruce Coleman, Inc.
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La province d’Anvers s’étend sur une plaine dont la partie orientale forme l’ouest de la Campine, région sablonneuse aux terres pauvres et parfois marécageuses. Elle est traversée par plusieurs cours d’eau et de nombreux canaux : la Dyle, l’Escaut (dont l’estuaire forme la limite nord-ouest de la province), le canal Albert ou encore le canal de Willebroek.

3. ÉCONOMIE

1. Agriculture

Du point de vue agricole, la province d’Anvers, exploitée en petites exploitations à faire-valoir direct, bénéficie des bonnes terres des polders de l’Escaut, tandis que les terres sablonneuses de Campine ne peuvent être cultivées et sont laissées en landes de bruyère et en pinèdes.

2. Industrie

La province doit sa puissance économique à l’industrie, qui dépend largement des activités du port d’Anvers, deuxième port européen après Rotterdam. Il assure les 4/5e du commerce belge. Son « hinterland » s’étend même bien au-delà de la province d’Anvers grâce aux canaux et au réseau de transport (autoroutes, voies de chemin de fer, tunnels passant sous l’Escaut) en étoile qui lui apporte des marchandises de toute la Belgique, mais aussi d’Allemagne notamment. Le port d’Anvers s’étend sur plus de 2 100 hectares de bassins bordés par 120 km de quais, et la surface des terrains industriels qui l’entourent est de 3 600 hectares. En 1989 a été mise en service la plus grande écluse du monde, celle de Berendrecht.

Les principaux produits d’exportation sont les engrais, les produits sidérurgiques, les produits chimiques, les ciments, tandis qu’à l’importation le port reçoit surtout du charbon, des produits pétroliers, des minerais, des grains ou encore des matières premières chimiques. Autour des activités portuaires, et souvent dépendant totalement d’elles, une industrie variée s’est développée : constructions métalliques, agroalimentaire (produits tropicaux), pétrochimie (nombreuses raffineries) débouchant sur la production de textiles synthétiques et de produits photographiques, industrie chimique (produits pharmaceutiques), industries du meuble, des métaux non ferreux et du radium, industrie diamantaire (dans le quartier juif d’Anvers sont taillés plus de 50 p. 100 des diamants du monde), chantiers navals. L’exploitation du charbon de Campine, dont le bassin houiller était exploité depuis le xixe siècle, s’est aujourd’hui arrêtée. Un Centre d’études nucléaires est installé à Mol depuis 1952, redynamisant quelque peu la Campine.

3. Tourisme

Le tourisme est assez actif à Anvers, grâce au patrimoine historique et culturel de la ville : plus grande cathédrale gothique de Belgique, décorée d’œuvres de Rubens, qui vécut dans la ville, nombreux musées d’art.

Halle aux draps de Malines (Belgique)
Usine pétrochimique à Anvers (Belgique)
Halle aux draps de Malines (Belgique)
Bâtiment datant du xive siècle mais remanié en partie au xvie siècle et dont une aile, démolie alors, ne fut achevée qu'au début du xxe siècle, l'ancienne Halle aux draps, située sur la Grand-Place, abrite aujourd'hui l'hôtel de ville de Malines. Au milieu de la place se dresse la statue de Marguerite d'Autriche. Le tracé au sol qui l'entoure représente les anciens cadrans de la tour de la cathédrale Saint-Rombaut.
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B and U International Picture Service, Amsterdam
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Usine pétrochimique à Anvers (Belgique)
Située sur l'estuaire de l'Escaut, dans le nord de la Belgique, Anvers est célèbre pour son port, l'un des premiers du monde. Cité commerçante florissante dès le XVe siècle, elle est un centre de commerce de premier plan. Son économie repose notamment sur la construction navale, la taille des diamants, la pétrochimie, la chimie et l'assemblage automobile.
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Corbis
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4. HISTOIRE

Au xiiie siècle, la province d’Anvers appartient aux ducs du Brabant. La ville d’Anvers obtient en 1312 une charte qui en fait une commune démocratique. La première bourse de commerce d’Europe y est fondée en 1460. Au xvie siècle, la région profite du rôle dominant de la ville, qui est alors la plus grande du monde et qui demeurera longtemps un très grand centre culturel et artistique. Les luttes religieuses amorcent le déclin de la région, considérablement aggravé par le traité de Münster, l’un des traités de Westphalie en 1648, imposant la fermeture des bouches de l’Escaut. Elles ne sont rendues à la navigation qu’en 1795, après l’annexion de la Belgique par la France. La province correspond alors au département des Deux-Nèthes. Napoléon, conscient de l’importance stratégique du port d’Anvers dans sa lutte contre l’Angleterre, y crée un arsenal de marine, et Carnot défend la ville en 1814. À la chute de l’Empire, Pays-Bas et Hollande se disputent la ville. Après la proclamation de l’indépendance de la Belgique, la province d’Anvers est défendue contre les Hollandais grâce à l’intervention des Français (1832).

Superficie : 2 867 km2 ; population (2005) : 1 682 683 habitants.

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l'essor du tourisme

Le tourisme est une activité majeure dans l'économie française. Quel est son poids ? De quels atouts dispose la France ? Quelles sont les grandes régions touristiques françaises ?

1. Le poids du tourisme dans l'économie

1.1. Le pays le plus visité du monde


La France est la première destination touristique du monde avec 77 millions de visiteurs en 2004. Elle accueille des ressortissants de tous les pays, mais 80 % d'entre eux sont européens (Allemands, Britanniques, Néerlandais, Belges).

1.2. Une activité-clé


La balance touristique (la différence entre les dépenses effectuées par les touristes français à l'étranger et celles que font les visiteurs étrangers en France) est excédentaire : 11,6 milliards d'euros (en 2003). Elle surpasse l'agroalimentaire. Le tourisme est donc une source importante de devises étrangères. La part du tourisme dans le PIB est plus difficile à estimer. En 2003, elle est évaluée à environ 6,6 %.


Le tourisme est l'une des rares activités créatrice d'emplois. Ce secteur représente 786 000 salariés (en 2003) ; mais il touche indirectement de nombreux autres secteurs. Toutefois, si les emplois créés sont importants, ils sont souvent saisonniers.

1.3. Les limites du développement touristique


Cette activité pose cependant un certain nombre de problèmes :


— elle accentue les déséquilibres spatiaux. Le tourisme concerne souvent les littoraux et les stations hivernales souvent saturés en pleine saison ;


— la très grande fréquentation de certains lieux entraîne le développement de la pollution. Par ailleurs, certains sites ont été défigurés par la construction de logements ou d'équipements destinés à l'accueil des touristes (bétonnage des côtes). Par réaction à ces effets pervers, le tourisme vert ou rural est en plein essor (29,2 % des destinations en 2003) ;


— le tourisme est une activité particulièrement sensible à la conjoncture

2. Les atouts de la France

2.1. Les charmes du pays


La fréquentation touristique s'explique en partie par la diversité des paysages français (montagnes, mer, campagnes, villes jouissant de climats différents). Tous les types de tourisme sont ainsi présents (sports d'hiver, stations balnéaires, tourisme vert). La richesse de son patrimoine historique et artistique favorise le tourisme culturel ou religieux. Enfin, la France bénéficie d'une image positive associant gastronomie et art de vivre.

2.2. La position géographique


La France est située à proximité des pays d'Europe du Nord-Ouest, qui fournissent le plus grand nombre de touristes. Elle constitue ainsi un passage obligé stratégique entre l'Europe du Nord à l'Europe du Sud.

2.3. Le rôle de l'État


L'État a eu une action déterminante dans le développement touristique. Il a multiplié les réseaux de transports : autoroutes desservant les Alpes, aménagement des aéroports (Roissy, Nice). La construction du viaduc de Millau (2004) favorise la traversée du Massif central en direction des Pyrénées et de l'Espagne.


Dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire, l'État développe certains équipements ou protège les sites afin qu'ils demeurent attractifs (création des parcs nationaux de la Vanoise en 1963, des Pyrénées en 1967, etc.). Il a ainsi aménagé à grands frais le littoral languedocien (démoustication et construction de routes favorisant la création de sept stations balnéaires, comme La Grande-Motte ou Port-Camargue), afin de capter une partie du tourisme du Nord à destination de l'Espagne.


Pour mieux promouvoir l'image de la France à l'étranger, l'État a lancé le plan Qualité France valable pour 2005-2010 et comprenant une marque nationale de qualité, une plateforme d'information et de réservation (franceguide.com) sur Internet et des mesures de formation professionnelle.

3. Les régions touristiques

3.1. Paris et l'Ile de France



C'est la première région touristique française : elle jouit d'un patrimoine artistique (le musée du Louvre, le centre Beaubourg) et historique (Notre-Dame de Paris, le monument le plus visité de France, avec 12 millions d'entrées par an) très important. De nombreux spectacles (concert, théâtres, opéra) et de grandes expositions sont organisés. Paris est en outre la première ville de congrès du monde.

3.2. La région PACA


La région Provence-Alpes-Côte d'Azur constitue la deuxième destination touristique. Elle dispose de deux atouts : le soleil et la mer. Elle concentre un tourisme essentiellement balnéaire et estival.

3.3. Le Grand Ouest


Là encore, le tourisme balnéaire et familial est privilégié (en Bretagne, en Vendée) ainsi que les activités liées à la mer (voile).

3.4. Les Alpes


Les sports d'hiver restent prédominants. Les stations françaises (Chamonix, Courchevel, La Plagne) bénéficient du plus grand domaine skiable d'Europe ainsi que d'infrastructures très performantes (autoroute, TGV). Ces dernières années, le tourisme vert pratiqué l'été se développe également : randonnées, VTT, escalade. Des activités plus sportives se généralisent (rafting et canyoning, parapente).

3.5. Le Sud-Ouest


Les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées ont développé un tourisme balnéaire (sur la côte basque), de sports d'hiver (dans les Pyrénées), voire religieux (à Lourdes).

3.6. Le Centre


Le développement du tourisme rural profite aux régions du Centre où l'activité thermale (La Bourboule, Vichy) joue encore son rôle traditionnel. Le parc Vulcania près de Clermont-Ferrand tente d'attirer une clientèle curieuse de paysages et de phénomènes géologiques.


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tourisme

1. PRÉSENTATION

tourisme, ensemble des activités liées au déplacement des personnes sur une certaine distance dans le cadre d’une activité de loisir.

Sur le plan statistique la définition inclut les déplacements de plus de vingt-quatre heures et par extension les voyages d’affaires. Par contre, les migrations, les mouvements de militaires ou de professionnels du transport (chauffeurs, marins, etc.) ne font pas partie des mouvements touristiques. Pour les voyages de moins de vingt-quatre heures, les statistiques utilisent les termes d’excursions et d’« excursionnistes ».


2. HISTOIRE DU TOURISME

Le tourisme est apparu à une époque précise, en Europe, au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle. D’origine anglaise (tourism), le mot s’appliquait à l’origine au « grand tour » que les jeunes Anglais de la haute société réalisaient en Europe continentale et parfois jusqu’au Moyen-Orient. Ce voyage avait au départ une valeur d’initiation et de découverte des peuples européens et des civilisations du passé (Rome, la Grèce, la Terre Sainte). La curiosité pour les mœurs locales et les plaisirs exotiques y étaient associés. Très tôt une certaine commercialisation de l’entreprise touristique est intervenue, en particulier sous la forme des voyages organisés, auxquels est associé le nom de Thomas Cook. Le développement du tourisme a été favorisé par les progrès en matière de transport (chemins de fer, paquebots, et plus tard le voyage aérien) et aussi par des innovations dans la grande hôtellerie et dans les systèmes de commercialisation des voyages. Le tourisme qui était au début l’apanage des milieux aristocratiques, des rentiers ou de retraités fortunés a conquis dans le courant du XXe siècle de nouvelles catégories sociales qui ont pu à leur tour profiter des plaisirs du voyage. La démocratisation du tourisme est un phénomène fondamental qui explique l’accroissement rapide de cette activité dans des régions du monde toujours plus nombreuses et aussi une certaine banalisation de la consommation touristique sous la forme de ce que l’on appelle le tourisme de masse — expression souvent péjorative qui renferme un préjugé moral à l’encontre des touristes. On observe cependant qu’il reste encore des régions du monde qui demeurent encore peu touchées par les mouvements touristiques, soit que leurs populations n’aient pas un revenu suffisant pour des déplacements de loisirs, soit que les conditions naturelles, climatiques, les difficultés d’accès ou encore les conditions de sécurité ne permettent pas cette activité.



3. LE TOURISME À L’ÉCHELLE MONDIALE

Le tourisme international a connu un développement spectaculaire depuis la Seconde Guerre mondiale. L’'Organisation mondiale du tourisme (OMT), qui est affiliée au système des Nations Unies, a chiffré à 612 millions le nombre d'arrivées de touristes internationaux en 1997, soit cinq fois plus qu'il y a trente ans (112,8 millions en 1965). De 11,6 milliards de dollars en 1965, les recettes au titre du tourisme international sont passées à 443 milliards de dollars en 1997. Selon le World Travel and Tourism Council (WTTC), le tourisme représentait 10,1 p. 100 du PIB mondial, 10,7 p. 100 de l'investissement et 11,7 p. 100 des ressources fiscales en 1995, employant 212,2 millions de personnes, soit 11 p. 100 de l'emploi mondial. Ce secteur pèse ainsi aujourd'hui de façon notable sur les grands équilibres économiques — emploi, investissement, équilibre des échanges extérieurs — qui constituent autant de facteurs essentiels de la croissance.

D'après les prévisions de l'OMT, le tourisme devrait même devenir à l’horizon de 2015 la première activité économique à l'échelle du monde, dépassant le commerce des produits énergétiques et des biens manufacturés. Pour les pays anciennement industrialisés, nouvellement industrialisés ou en voie de développement, le tourisme représente une source considérable de revenus, en termes de rentrées de devises étrangères, de recettes privées et publiques et de créations d'emplois. Mais les revenus de l'activité touristique sont encore inégalement répartis à l'échelle internationale, illustrant la concentration spatiale du phénomène touristique : les départs et arrivées des touristes internationaux concernent essentiellement les continents européen, américain et la bordure du Pacifique et, dans ces vastes ensembles géographiques, en premier lieu les pays très industrialisés, c'est-à-dire les États d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord (60 p 100 des arrivées en 1998 pour l'Europe, 19,3 p. 100 pour l'Amérique, et 13,6 p. 100 pour les pays de l’Asie orientale et du Pacifique ).

La France, les États-Unis, l’Espagne et l’Italie se classent régulièrement, et dans cet ordre, en tête des pays pour le nombre de touristes reçus chaque année. Parmi les pays moins développés accueillant le plus de touristes, on note la Chine, le Mexique, la Tunisie, la Turquie et la Thaïlande. En 1995, cinq États ont réalisé 52,6 p. 100 des dépenses du tourisme international (Allemagne, États-Unis, Japon, Royaume-Uni, France). Selon l'OMT, près de 70 p. 100 des échanges touristiques se faisaient entre pays industrialisés en 1995. Les pays en voie de développement ne bénéficient quant à eux que de 20 p. 100 environ des dépenses touristiques mondiales. Mais plusieurs bassins de réception situés en zone tropicale connaissent une croissance rapide, en particulier la zone des Caraïbes au sens large (en comprenant les Bahamas) et l’Asie du Sud-est (avec des destinations comme la Thaïlande et le Viêt Nam).

5. LA DIVERSITÉ DE L’OFFRE TOURISTIQUE 

Alors qu’à l’origine l’offre était limitée à des auberges au confort rudimentaire et à des hôtels de grand luxe qui pouvaient être assimilés à des palaces, l’offre en matière d’hébergement touristique est maintenant extrêmement diversifiée. La multiplicité des types d’hébergements et des niveaux de prix est illustrée par la coexistence des grandes catégories classiques et de nouvelles formes d’hébergement. À côté de l'hôtellerie, de la résidence touristique, de la location chez le particulier, du camping et du caravanage sont en effet apparus les maisons familiales et les villages de vacances, l'hôtellerie de plein air (gîtes ruraux, séjours à la ferme, tables d’hôtes), l'immobilier de loisirs (hôtels de séjour dans les parcs de loisirs), et plus récemment l’hôtellerie économique qui reprend, en l’adaptant à un contexte urbain européen, le concept américain du motel.

À l'hétérogénéité des modes d'hébergement et de vacances répond l'hétérogénéité des agents économiques. On distingue : les entreprises du secteur commercial, caractérisées par la coexistence d'une majorité d'entreprises artisanales (hôtels, agences de voyage, etc.) et de grandes sociétés multinationales très concentrées; le secteur associatif et les organismes à vocation sociale, secteur plus important en France et dans les pays de tradition social-démocrate (Allemagne, Scandinavie) que dans les autres pays industrialisés; les acteurs publics (État, Région, municipalité), enfin, qui participent de diverses manières à l'activité touristique (aménagement du territoire, actions d'information, de promotion et d'aides à la commercialisation, production propre de biens et de services touristiques avec certaines entreprises publiques de transport par exemple).En matière de modes de transport il existe également une grande variété, tant pour le niveau de confort recherché que pour les moyens (automobile, train, avion…). Les premières classes et les « classes affaires » sont destinées à une clientèle qui dispose de moyens financiers importants et qui, le plus souvent, voyage pour le compte de sociétés ou d’organismes officiels. À l’inverse, dans les « classes économiques », le service est souvent limité au strict nécessaire, afin d’abaisser le coût du transport et, partant, le prix du « forfait tout compris », qui est une formule de plus en plus utilisée pour les voyages (transport + hôtel et parfois les repas et les boissons).

6. LES FORMES SPÉCIFIQUES DE VOYAGE 

À côté du « tourisme de vacances », il existe des activités de tourisme spécifiques, dont certaines assez anciennes, qui bénéficient en général d'une bonne santé économique et apportent un complément aux recettes du tourisme de masse. Parmi ces activités, on peut citer le tourisme lié à des occupations sportives (golf, pêche, équitation…), le tourisme culturel et religieux, les parcs de loisirs (parc Disneyland Paris, parc Astérix), le tourisme de santé (thermalisme) et le tourisme d'affaires qui bénéficie des effets de la mondialisation des échanges. Dans la mesure où les dépenses des « touristes d'affaires » sont des frais professionnels et non personnels, ils séjournent moins longtemps que les vacanciers mais ont tendance à dépenser davantage par visite. Un marché annexe, le secteur des réunions, séminaires, congrès et salons, connaît un grand développement. Des villes asiatiques comme Hong Kong et Singapour ont récemment mis en place des infrastructures de grande qualité, capables de concurrencer les centres d'Europe et d'Amérique du Nord. Paris demeure la première ville de congrès au monde.

Ces formes de tourisme spécifique sont développés de manière très précise par les entrepreneurs de voyage, grâce à des études de marchés et des observations sur place des goûts de la clientèle. L’offre de loisirs est à la fois évolutive et de plus en plus diversifiée. Par exemple, le tourisme balnéaire doit pouvoir proposer des attractions en dehors de la plage : visite d’un musée, d’un site historique, spectacle de dauphins, soirée discothèque…

La croisière est un secteur particulier qui a connu un grand essor dans les dernières années : alors qu’elle ne concernait que quelques centaines de milliers de voyageurs après la Seconde Guerre mondiale, 11 millions de croisiéristes ont navigué en 2000. La croisière, tenue autrefois pour aristocratique et s’adressant plutôt aux personnes âgées, s’est également démocratisée et banalisée (en Amérique du Nord surtout) ; elle s’adresse maintenant à une clientèle de tous les âges. La plupart des activités (spectacles, commerces, restauration…) sont concentrées sur de véritables hôtels flottants dont la taille tend à augmenter régulièrement afin d’abaisser le coût de fonctionnement et de proposer des prix attractifs. Les excursions à terre, qui étaient, il y a quelques années, la justification de la croisière, perdent de l’importance au profit des activités à bord (jeu dans les casinos, conférences, concerts…). Cette activité est donc peu profitable aux ports où les navires font escale et l’essentiel des bénéfices revient aux armements, eux-mêmes très concentrés. Les principaux bassins fréquentés par les croisières sont la Méditerranée, zone traditionnelle, et surtout les Caraïbes. Miami est le principal port d’attache des croisières des Caraïbes, qui effectuent des circuits hebdomadaires.

7. L’INNOVATION DANS LE SECTEUR TOURISTIQUE

De très nombreux facteurs ont contribué à cette expansion du tourisme. Ils tiennent à la fois aux conditions socioéconomiques (revenu et catégorie socioprofessionnelle, offre et prix) et à l'évolution des mentalités et des comportements. Le nombre croissant d'actifs, l'augmentation des revenus et du temps disponible (avancement de l'âge de la retraite, congés payés, réduction du temps de travail) ont ainsi modifié la structure des vacances — elles sont désormais moins longues et plus fréquentes — et stimulé la demande latente de voyages et de vacances à l'étranger. L'ouverture à la concurrence du marché aérien par la déréglementation, l'apparition de voyagistes (tour operators en anglais), qui organisent des vacances pour un prix forfaitaire en proposant à la fois le transport et l'hébergement, ont mis les vacances à l'étranger à la portée d'un nombre toujours croissant de consommateurs. Les économies d'échelle ont également élargi l'horizon des voyages (vols nolisés ou vols charter). Enfin l’arrivée de l’informatique dans le champ de la commercialisation du produit touristique a facilité les voyages grâce à l’accès aux centrales de réservations intégrées (avions, trains, voitures de location, hôtels), elles-mêmes fruits de gros investissements. L’accès en ligne permet le développement du commerce électronique et l’apparition d’offres de voyages à prix réduits.

Le voyage à longue distance prend ainsi une place de plus en plus importante dans la demande touristique internationale. On constate dans ce domaine l'apparition de modes qui se concrétisent par un engouement pour telle ou telle destination : après le Népal, l'Inde dans les années soixante et soixante-dix, de nombreux touristes se sont tournés vers le Kenya et l'océan Indien dans les années quatre-vingt et plus récemment l'Europe de l'Est, l'Asie du Sud-Est et les États-Unis. En 1998-2001, les destinations de Cuba et de la République dominicaine ont connu un succès sans précédent. Cet engouement naît de la conjonction d'une actualité forte et positive largement couverte par les médias (ouverture économique des pays de l’Europe de l’Est, du Viêt Nam ou de la Chine, mode de la musique salsa etc.), de bonnes conditions en termes de prix, de parités monétaires, d'infrastructures hôtelières, de sécurité, et aussi de campagnes actives de publicité et de promotion des voyagistes et des pays d'accueil.

La plupart des pays ont aujourd'hui une Organisation nationale du tourisme (ONT), fondée en général sur l'initiative des gouvernements, comme la British Tourist Authority au Royaume-Uni, l'Australian Tourist Commission en Australie ou la Maison de la France. Par l'intermédiaire de ces organisations, l'État et le secteur privé présentent à l'étranger les atouts touristiques du pays. L'aide gouvernementale apportée à ces organisations se fonde sur la prise de conscience que le tourisme est susceptible d'engranger des profits bénéfiques à l'ensemble de l'économie d'un pays. Très actifs dans ce domaine, des pays comme le Canada (440 000 touristes français en 1997) ou l'Irlande (235 000 touristes français en 1995) ont ainsi largement rentabilisé des campagnes de promotion certes coûteuses, mais extrêmement positives en terme d'image. Ces profits touristiques sont également essentiels dans des pays comme l'Inde, la Thaïlande ou la Grèce, où le tourisme constitue la première source de revenus en devises étrangères et favorise le développement d'infrastructures de transports.

Les campagnes de promotion ne peuvent cependant redresser la contre-publicité faite à certaines destinations touchées par la guerre ou l’insécurité. Ainsi le tourisme en Israël et en Egypte paye un lourd tribut à la situation de tension qui prévaut dans la région. De même, l’insécurité décourage les visiteurs et l’on ne doit point s’étonner que des destinations, au départ très attrayantes, comme le Pérou, la Colombie ou le Venezuela, se situent à un niveau très bas pour la fréquentation touristique, avec moins d’un million de visiteurs pour chacun de ces pays. Aux États-Unis, les agences de voyages possèdent des « listes noires » de destinations sur lesquelles elles émettent des avis très restrictifs.

8. LES NOUVELLES SENSIBILITÉS TOURISTIQUES

Parapente
Parapente
Le parapente (le mot est une contraction de l’expression « parachute de pente ») est un planeur ultraléger permettant d’effectuer des vols libres (pouvant excéder plusieurs dizaines de kilomètres) en s’élançant d’une montagne ou d’une falaise, et non d’un avion.

Le parapente est apparu en France à la fin des années 1970. Il peut être pratiqué comme un loisir ou comme un sport de compétition.
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Dans les pays industrialisés le tourisme est devenu un produit de consommation comme les autres ; il a dû s'adapter pour satisfaire une clientèle qui a l’expérience du voyage et qui est devenue plus exigeante. Selon une étude du Centre de communication avancée (CCA) sur l'évolution de la demande des Français en matière de voyages, l'ère du consommateur enthousiaste et spontané est révolue et a laissé la place à une civilisation de l'« investissement » où chaque achat, y compris de loisirs, doit trouver une justification. La quête de la couleur locale motivée par le rejet du cadre de vie habituel, la recherche de l'épanouissement physique par des activités corporelles afin de compenser le stress liés aux emplois tertiaires, le désir de fêtes et de distractions familiales et collectives en réaction à la solitude et à la monotonie de la vie quotidienne sont autant de motivations nouvelles.

L'évolution de cette demande s'inscrit dans un contexte où chacun programme soigneusement ses vacances. Dans cette direction, quatre secteurs du tourisme possèdent un fort potentiel de développement : la culture, notamment à travers le patrimoine ; l'authenticité, qu'il s'agisse de l’éco-tourisme ou du tourisme vert ; la santé et la recherche de l'équilibre personnel ; enfin, le sport et la poursuite de l'extrême (alpinisme, trekking, sports de glisse, parapente, etc.). Face à cet état d'esprit, le « prêt-à-voyager » s'efface au profit de programmes personnalisés dans lesquels le consommateur choisit lui-même son séjour, parfois le compose « à la carte », en demandant à son agent de voyages d'être moins un vendeur qu'un conseiller.

9. ÉVALUATION ET CONCLUSION

À toutes les époques de son histoire, le tourisme a montré qu’il était un secteur dynamique réagissant en symbiose avec les sociétés modernes. Le développement du tourisme au niveau national et international a généralement été considéré comme un phénomène positif parce qu’il mettait en contact les hommes entre eux. Les avis les plus enthousiastes ont même voulu l’envisager comme un vecteur de rapprochement entre les peuples. Il existe cependant une opinion contraire qui voit dans le tourisme un facteur de risque pour le milieu naturel et pour les équilibres sociaux.

La critique, parfois radicale, à l’encontre du tourisme s’est développée dans les années soixante-dix et quatre-vingt à partir de réflexions menées par des économistes qui montraient, par exemple, que les bénéfices reçus par les sociétés locales étaient minces en comparaison des profits générés par cette activité et accaparés par les sociétés multinationales. Certains anthropologues ont montré également que la commercialisation du produit touristique pouvait avoir un effet non négligeable sur la société d’accueil, surtout si cette dernière est pauvre. Des phénomènes de dépendance peuvent apparaître (prostitution, trafics…) dans des régions qui ne les connaissaient pas. Dans certains cas la sur-exploitation d’un milieu ou d’un cadre touristique peut être la cause de dégâts pour l’environnement (faune, flore, cadre bâti). Ces excès méritent d’être signalés et d’une façon générale le tourisme doit faire l’objet d’une évaluation scientifique.

Les observateurs contemporains proposent, au-delà de la promotion naïve ou de la dénonciation du tourisme, une analyse sociale et spatiale du phénomène touristique en se fondant sur des études de terrain (Georges Cazes, Rémi Knafou, Daniel Hiernaux-Nicolas). Les analyses purement économiques (en termes de coût / bénéfice) ou les appréciations purement morales laissent la place à des approches pluridisciplinaires du rôle du tourisme dans le développement. Ces spécialistes, géographes, sociologues, urbanistes, mettent en évidence différents modèles touristiques et tentent une prospective en matière d’occupation de l’espace et d’aménagement des zones touristiques. Dans certains cas, en relation avec les entreprises de tourisme et les pouvoirs publics, et en concertation avec les populations locales qui sont consultées, ils présentent des plans d’aménagement ou de réhabilitation des zones touristiques respectant un certain équilibre naturel et social. Certains cas connus de modèles destructeurs (par exemple le « bétonnage » du littoral de la Costa Brava en Espagne, la rupture d’équilibres naturels dans les zones de mangroves de Thaïlande et du Sénégal) ont nourri des inquiétudes et des critiques. L’opinion des analystes, des aménageurs, y compris des entrepreneurs éclairés, s’oriente maintenant vers une prise en compte du milieu, des habitats et un respect des populations. Des leçons positives doivent être tirées de l’expérience de deux siècles de tourisme.

Le tourisme responsable peut ainsi être défini comme un processus de développement touristique sans dégradation ou épuisement des ressources sur lesquelles repose cette activité. Cette notion rejoint l’idée de développement durable. Quel que soit le terme employé, il est l'expression de la prise de conscience que dans le développement, il existe des limites inacceptables, quels que soient les bénéfices économiques retirés et qu’au contraire un tourisme bien maîtrisé peut être favorable à de nombreux points de vue. L'interdépendance entre le tourisme, la culture et l'environnement a ainsi pris une importance croissante dans la formulation des politiques touristiques, qui sont mises en application à l’échelle locale comme à l’échelle d’un pays ou d’une grande région.

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