Si l'imagerie populaire associe la plupart du temps la technologie hybride à Toyota et, de plus en plus, celle électrique à Renault, ce serait toutefois oublier que dans cette quête écologique, il existe un autre protagoniste présent sur le marché vert depuis ses prémices : Honda.
Pour exister face à son rival national et son système d'hybridation série-parallèle, la firme nippone a pris à la fin des années 90 le parti d'une technologie différente, à la fois moins lourde, moins sophistiquée mais également moins coûteuse. A la production comme à la vente.
Dans ce choix dit "hybride parallèle", le bloc électrique placé entre la boîte de vitesse et le bloc thermique est confiné au seul rôle de complément. Il ne sert donc que lors des phases d'accélération afin d'offrir un peu plus de puissance.
Jusqu'ici, la gamme "verte" de Honda se composait de deux modèles exclusivement hybrides (l'Insight et le petit coupé CR-Z) et d'un modèle présent dans la gamme "classique" : la pionnière Civic IMA. Mais de plus en plus, la tendance actuelle va vers une démocratisation de la technologie hybride et les constructeurs n'ont de cesse de la décliner à l'ensemble de leur gamme (cf. notre Dossier "la Toyota Prius a-t-elle encore un avenir ?"). Y compris sur les segments les plus populaires.
Sur ce point, Honda franchit aujourd'hui un nouveau pas avec la Jazz Hybride qui devient la première citadine hybride du marché, coupant ainsi l'herbe sous les roues de la future Toyota Yaris HSD. Un titre honorifique suffisant pour se faire une place au soleil ?
UNE CITADINE CONVIVIALE
Dans sa volonté d'intégrer progressivement des versions hybrides dans l'ensemble de sa gamme, Honda a plutôt essayé de placer sa Jazz comme un haut de gamme classique, et non pas comme un simple étendard médiatique.
Ainsi, par rapport à la citadine nippone de base récemment restylée, elle ne se distingue que par quelques détails esthétiques personnalisés : calandre, traitement différent des feux et des panneaux latéraux.
A l'intérieur, la Jazz Hybrid récupère les spécificités des Insight et CR-Z (compteurs changeant de couleur selon le style de conduite adoptée, petite fleur qui s'affiche en guise d'éco-conduite… ) mais modère toutefois l'effet Star Wars de ses aînées. Elle diffère également de la version classique par une ambiance visuelle différente —bleu au lieu de ambre. L'ensemble demeure toujours 100 % plastique dur mais la qualité perçue est à la hauteur.
On sait que les véhicules hybrides souffrent souvent sur le plan de l'espace habitable. Ce n'est quasiment pas le cas à bord de la Jazz Hybrid qui conserve toute son ingéniosité, parvenant dans un gabarit assez mesuré (3,90 m de long sur 1,53 m de haut) à satisfaire la plupart des doléances inhérentes à ce type de véhicule urbain et pratique.
On pense notamment à sa modularité inédite sur le segment (assises repliables à la verticale et désormais inclinables, banquette rabattable 60/40 libérant un plancher plat et siège avant repliable) qui autorise un volume de chargement de 1.320 litres. De même, en configuration classique, le coffre de la Jazz Hybride est à peine grevé (- 76 litres à 303 l.) par la présence des batteries NiMH, bien implantées entre les roues arrière.
MÊMES CAUSES, MÊMES EFFETS…
Reste l'essentiel, à savoir l'apport du système hybride. Sur ce point, les amateurs de scoops risquent d'être déçus à l'évocation des caractéristiques techniques.
Sans surprise aucune, Honda capitalise sur ses acquis et offre à la Jazz la même dotation que l'Insight. A savoir un Stop & Start et la combinaison d'un 1.3 VTEC de 88 ch et d'un petit moteur électrique de 14 ch, pour une puissance cumulée de 98 ch.
Pour épauler ce système hybride, Honda a fait le choix de la transmission à variation continue CVT plutôt que de la boîte i-Shift. Enfin ce sont plutôt les clients qui ont plébiscité cette boîte, il est vrai assez accommodante au quotidien tandis que sa devancière étaient surtout connue pour ses soubresauts incessants. A noter d'ailleurs que les versions essence seront désormais uniquement couplées à une boîte mécanique.
Poussive sur l'Insight, ce couple ne fait fatalement pas d'étincelle sur la Jazz, malgré un poids légèrement inférieur (1.162 kg contre 1.204). La nippone se mène à un train de sénateur jusqu'à 100 km/h, avec pour seul plaisir la sensation de rouler écolo et surtout avec "le porte-monnaie fermé" (consommation observée de 5 à 6 l/100 km contre 4,5 l. annoncés par Honda).
No comments:
Post a Comment